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❄️🍷 Investir dans le vin, rêve ou réalité ?

Comment investir dans le vin ?
Par
Yoann Lopez
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❄️🍷 Investir dans le vin, rêve ou réalité ?

Sommaire

Hey Snowballers !

J’espère que vous allez super bien en cette fin de semaine 🌞.

Après avoir parlé du champagne il y a quelques mois, aujourd’hui nous allons parler d’un investissement que beaucoup fantasment, mais que peu comprennent : l’investissement dans le vin. Nous allons donc démystifier l’investissement dans le vin avec Jean-Christophe (JC pour les intimes), un passionné de vin, qui gère plusieurs vignes en Île-de-France, et qui fait même son propre vin maison ! JC est l’auteur de La Petite Cave, la newsletter pour apprendre le vin « pragmatique et sans bullshit ». Le Snowball du vin en quelque sorte. Il a aussi développé LeRobotCaviste, une application web d’accords mets et vins. Pour finir, La Petite Cave fait également partie des candidats à mon appel à projets « Build in Public ».

Un peu comme je l’ai fait avec Jérémy il y a quelques semaines, nous avons écrit cette newsletter à 2 avec JC, mais en vrai, c’est lui qui a fait le plus gros du boulot quand même vu que je choisis mon vin par rapport au design de l’étiquette en général 🤡. Je ne me contente que de commenter ou de compléter.

Prêt pour vous lancer dans l’investissement dans le vin ? Cette édition est longue, mais ultra-complète !

Avant de plonger dans l’univers du vin, voici un petit truc que je veux tester avec vous. 👇

Introduction : pourquoi investir dans le vin ?

[JC] Si je te parle d’une bouteille achetée 50 €, revendue 150 € 5 ans après, soit 300 % de plus-value, cela fait rêver n’est-ce pas ?

Ou encore du célèbre Michel-Jack Chasseuil qui a collectionné des milliers de bouteilles toute sa vie et possède désormais une cave estimée à 50 millions d’euros.

Je te le dis tout de suite, tout cela n’est pas du tout représentatif ! Outre le talent de certains, associé au facteur chance, on parle souvent des belles histoires, mais rarement des échecs !

Comme on le dit souvent, le vin c’est avant tout du plaisir. Un plaisir à consommer avec modération bien sûr, mais un plaisir tout de même ! Et qui a dit qu’on ne pouvait pas lier l’utile à l’agréable ?

Sachant que le vin est sujet à la spéculation depuis bien longtemps déjà, le marché est assez bien rodé et avec la petite révolution des startups et le bouleversement dû au Covid, il y a beaucoup de dynamisme dans le monde du vin ! Nouvelles plateformes de ventes, nouveaux domaines, nouveaux services, etc.

[Yoann] En effet, si vous n’aimez pas le vin, il sera certainement difficile de se lancer… Je voudrais aussi ajouter le fait que comme l’art ou encore les objets de collection, le vin est un investissement qui peut être qualifié de « décorrélé » des marchés financiers. Quand la Bourse ou les cryptos chutent, le marché du vin ne suit pas la tendance. C’est donc un potentiel moyen de limiter les variations de valeur de son patrimoine.

I/ Objectifs et rendements potentiels

[JC] Dans l’investissement comme dans bien d’autres sujets, avant de commencer quoi que ce soit, il faut déjà savoir où tu veux aller !

Le vin présente l’avantage de pouvoir être aussi bien un investissement « plaisir » que classique. Cela peut aussi être un investissement de transmission de patrimoine.

Note : si tu comptes faire ça pour le côté plaisir, alors attention ! Car il faut avoir un certain self-control pour ne pas ouvrir par « mégarde » une bouteille que tu as achetée des centaines voire milliers d’euros lors d’une soirée un peu trop arrosée. 💸

Avant de continuer, je dois t’expliquer ce que veut dire l’apogée. Le vin est un produit vivant, ils ont tous une durée de vie, plus ou moins longue, mais qui passe par les mêmes étapes. Un vin à l’apogée a sa plus haute valeur sur le marché, mais attention, après l’apogée vient le déclin et entraîne sa valeur vers le bas !

Voici un petit schéma :

Bien sûr, ces périodes varient énormément d’un vin à l’autre et surtout d’une année à l’autre. Cela peut passer de quelques mois à plusieurs décennies !

De plus, il peut arriver que les vignerons gardent la bouteille en vieillissement (donc en bouteille) pendant un certain temps avant de les mettre à la vente. Il est donc possible que tu achètes un vin qui soit déjà en période de maturation ou en fin de jeunesse.

Afin d’avoir une idée de la période dans laquelle se trouve ton vin, il n’y a qu’une solution : goûter ! Évidemment, tu peux aussi te renseigner auprès de la personne à qui tu as acheté la bouteille ou même sur internet.

Pour bien vieillir, un vin a besoin d’acidité et de tanins pour un vin rouge et d’acidité et de sucre pour un blanc.

En tant qu’investisseur : tout l’intérêt pour toi est de sélectionner des vins avec un potentiel de garde (et donc un apogée) en adéquation avec ton horizon de placement. Mais en général, plus le vin a une grande capacité de garde (jusqu’à 20 ou 30 ans), mieux c’est pour toi ! Je t’expliquerai dans la suite comment identifier ces vins par toi-même.

Avant cela, parlons déjà des différents types d’investissements que tu peux suivre !

Investissement plaisir : apogée d’ici 8 à 15 ans

Si l’objectif pour toi est de pouvoir acheter de belles bouteilles et te faire plaisir en en ouvrant quelques-unes de temps à autre, alors tu n’auras pas la même stratégie que pour une cave de patrimoine !

En l’occurrence, tu devras chercher des bouteilles qui ont un apogée assez proche dans le temps. Si tu veux pouvoir profiter « rapidement » de l’argent, alors n’achète pas une bouteille qui atteindra son apogée (le moment où elle aura le plus de valeur) dans 20 ans. Oriente-toi plutôt vers des cuvées qui ont un apogée d’ici 8 à 10 ans. Mais encore une fois, tu es seul·e maître à bord et rien ne t’empêche de vendre la bouteille avant son apogée. 😉

Le souci avec ce type de stratégie, c’est que les rendements sont assez faibles. En revanche, tu as moins de risque de perdre la bouteille (qu’elle se casse, qu’un défaut apparaisse, ou bien qu’elle perde en notoriété) et c’est plus simple de suivre une cave sur une période plus courte.

Investissement patrimonial : apogée dans plus de 15 ans

Dans le cas où tu chercherais à te constituer un patrimoine ou pour le transmettre à tes enfants ou petits-enfants, alors là pour le coup il faudra acheter des bouteilles avec un apogée très éloigné dans le temps !

En effet, si tu achètes une bouteille demain, que son apogée arrive dans 5 ans, elle commencera à décliner très rapidement et à moins d’avoir une gestion assez fine, tu risques ainsi de faire une moins-value ! Si tu te diriges vers une gestion plutôt passive, il faut donc bien choisir sa bouteille en fonction de son horizon de placement !

Bon maintenant que tu as en tête les types d’investissements possibles, tu te demandes sûrement quels sont les avantages et inconvénients de cet investissement ! Voilà la réponse.

II/ Les avantages et risques d’investir dans le vin

[JC] Le vin est un magnifique produit, mais comme tu vas le voir, c’est un produit vivant, sensible, qui évolue et nécessite donc énormément d’attention. Voici quelques avantages et inconvénients d’investir dans le vin.

Les avantages :

  • Faible volatilité : comme disait Yoann un peu plus haut, la valeur du vin n’est pas corrélée aux actifs financiers, il tend toujours à augmenter tant que l’apogée n’est pas dépassé.
  • Marché de niche : les domaines produisent de moins en moins et bien que la consommation nationale tende à baisser, le panier moyen quant à lui augmente. Ainsi les amateurs sont toujours en demande de vins de plus en plus qualitatifs.
  • Faible besoin en capital de départ : On peut investir à partir de 500-1000 € de capital initial (compter entre 50 € et 250 € par bouteille, en diversifiant un maximum).

Investissement plaisir : Et au-delà de la notion de rentabilité classique, le vin est aussi l’un des produits que l’on peut déguster et léguer. Cela fait partie de ces biens qui peuvent durer plusieurs dizaines d’années et qui auront une valeur fiduciaire, mais aussi sentimentale. Même si tu as « perdu » de l’argent, tu pourras toujours boire tes bouteilles. 😉

Les inconvénients et risques :

  • Investissement peu liquide ([YOANN] joli jeu de mots…) : évidemment il existe des places de marché pour l’achat et la vente, mais il faut compter plusieurs semaines avant de pouvoir vendre un vin.
  • Conditions de stockage : la conservation du vin est cruciale !
  • Il faut minimiser les risques de casse.
  • Réguler la température (stable) et l’humidité. Car si le vin est mal conservé, cela se verra à sa couleur par un expert et sa valeur sera impactée. Par ailleurs, un taux d’humidité trop faible ou trop fort endommagera l’étiquette et fera perdre de sa valeur au vin.
  • Risque de « fuite » : après 10 ans, le bouchon peut « glisser » (sortir du goulot) à cause de la pression et du contact avec le vin. Il est donc nécessaire d’assurer un suivi régulier sinon tu retrouveras ton vin par terre ! Et le cas échéant, de faire appel au domaine viticole pour reboucher la bouteille (un marquage sera indiqué sur le nouveau bouchon, ainsi que le millésime initial pour assurer la traçabilité).
  • Évaporation du vin : au fil du temps, le vin évolue au contact de l’air, c’est ce qu’on appelle l’élevage et qui fera donc évoluer sa valeur. Après plusieurs années, le vin s’évapore. Avec un niveau trop bas, le vin perdra de sa valeur à la revente. Pour maintenir sa valeur, il est nécessaire de faire le niveau avec une autre bouteille. En général, quand on achète une caisse de 6 vins pour 20-30 ans, on sacrifiera la 6e pour faire le niveau des 5 autres et optimiser leur valeur (le rebouchage se fera également à ce moment-là).
  • Rentabilité annuelle plutôt basse : on estime la rentabilité moyenne annuelle nette d’une cave autour de 3 % (Cavissima, UWine, etc.).
  • Horizon d’investissement élevé : minimum 8-10 ans.
  • Avec durée maximum d’investissement : le vin est un des rares investissements qui a une date limite. Comme on l’a expliqué plus tôt, passé son apogée, le vin perdra de sa valeur. Cela nécessite de suivre de près la cote du vin et son potentiel de garde.
  • Risque de contrefaçon élevé : il existe des faussaires spécialisés en contrefaçon de grands crus. Un peu comme les montres de luxe, il faut faire très attention au lieu d’achat de tes vins et passer uniquement par des places d’achat sûres !

Rien ne t’empêche de commencer avec seulement quelques bouteilles ! Histoire de t’habituer aux méthodes et aux procédures de fonctionnement. Tu pourras aussi en profiter pour découvrir les différents acteurs de cette filière et voir avec qui tu préfères travailler (plateformes d’enchères en ligne, domaines, sociétés de stockage…).

III/ Les différentes méthodes d’investissement

En autonomie (achat, stockage, vente)

[JC] En effet, tu peux tout faire par toi-même ! L’achat, le stockage, le suivi, la revente et la livraison, en soi, rien de trop compliqué non ? En fait, ce n’est pas si compliqué que ça, c’est surtout que cela représente beaucoup de temps. Il faut aussi une certaine expérience dans ces étapes (notamment savoir apprécier le potentiel de garde, la qualité et la valeur réelle d’une bouteille).

En tant qu’investisseur, le plus important est de diversifier le risque :

  • Ne pas mettre plus de 5-10 % de son portefeuille, car c’est un investissement atypique.
  • Investir à long terme : 8 ans minimum.
  • Diversifier : régions, styles, appellations, millésimes, gammes de prix.

Mais voici quelques conseils si tu veux faire ça par toi-même. 😉

Reconnaître un vin qui prendra de la valeur :

  • Choisir le format (Bouteille ou Magnum)
  • La bouteille (75 cl) et le Magnum (150 cl) sont les 2 formats les plus présents en investissement. Un vin en magnum vieillira un peu mieux (moins d’air au contact du liquide comparé à une bouteille), c’est donc recommandé pour les durées de garde très longues. En revanche, ce n’est pas exactement le même budget qu’une bouteille de 75 cl.
  • Pour les petites bourses : acheter à la bouteille permettra une meilleure diversification, réduit le risque de casse et permettra de refaire le niveau d’une caisse le cas échéant.

Le cas des vins en primeur

On appelle vins « en primeur », des vins vendus avant qu’ils n’aient terminé leur élevage. C’est une sorte de précommande si tu veux. C’est un très gros événement dans le Bordelais, c’est une tradition qui se perpétue depuis bien longtemps et il ramène beaucoup de professionnels et amateurs !

Le but : les négociants et passionnés goûtent les vins avant qu’ils ne soient réellement prêts, les achètent (par fût de plus de 200 L en général) aux enchères, attendent que le vigneron termine son travail (quelques années) et récupèrent les bouteilles ! Un certain nombre de vins à bon potentiel de revente trouvables sur les places de marchés sont des vins achetés en primeurs.

Attention, ne confonds pas « acheter un vin en primeur » avec « acheter un vin primeur ». Le dernier fait référence à un vin qui a subi une courte macération. 😅

Grands crus classés

Qui dit vin d’investissement, dit « vin connu », car tu dois pouvoir suivre sa valeur et surtout ne pas être en difficulté lorsque tu souhaites le revendre !

C’est pour cela que l’on investit quasi exclusivement dans des grands crus classés, avec une cote suivie par les experts, sur des domaines extrêmement connus ! Il serait très aventureux d’investir sur des domaines inconnus et donc « non cotés ». Il faut une certaine expérience pour cela.

Analyse des millésimes par région

Pendant ta sélection, tu as choisi ton format, primeur ou pas, ton domaine cru classé, maintenant quel millésime tu choisis ?

Pour rappel, le millésime c’est l’année de récolte du raisin qui a servi à produire le vin.

Chaque région viticole a un climat différent (météo, ensoleillement, catastrophes climatiques) : donc une « excellente année » à Bordeaux (exemple 2015) peut être une année désastreuse en Bourgogne !

En plus de cela : chaque couleur de vin a des besoins différents, directement corrélés à la météo. Donc « une excellente année à Bordeaux pour du vin rouge » (exemple 2015) peut être une année nulle pour un blanc liquoreux à Bordeaux. J’exagère un peu évidemment, mais tu as compris le principe. 😉

Pour cela, des experts jugent chaque année la qualité selon les régions et les couleurs des vins. Par exemple, la Notation des millésimes par iDealWine. Il existe une pléthore de notations du genre. Mais celui-ci est pratique, car interactif, triable et inclut les couleurs. D’autant qu’il remonte de 2019 à 1798 alors que certains s’arrêtent à 2000.

Couleur de vin

Tu pensais à « vin rouge » évidemment, mais les vins blancs liquoreux ont des capacités de garde exceptionnelles, au moins autant qu’un rouge, voire plus !

Les vins blancs secs peuvent aussi avoir une capacité de garde, mais c’est le corps du vin, soit par sa quantité de tanins ou de sucres résiduels qui lui confère une grande capacité de garde. Le vin blanc sec étant dépourvu de ces éléments, sa capacité de garde est nettement inférieure. On privilégiera donc du rouge ou du blanc liquoreux.

Où étudier les cotes des vins :

Avant de te présenter les différents sites permettant de suivre la cote des vins, sache que cela est assez subjectif pour chaque plateforme, car cela peut dépendre de nombreuses choses (par exemple des experts sollicités). Un peu comme la valorisation d’une startup, il n’y a pas de science exacte ! D’où les différences que tu pourras voir entre chaque site.

Ainsi, je ne peux que te recommander de diversifier tes sources et faire des moyennes :

  • Liv-ex 1000 (payant): l’indice le plus connu à l’international, il permet de suivre les cotes et d’avoir accès à un réseau de marchands. Il s’adresse surtout aux professionnels.
  • idealwine.com (gratuit) est parmi les plus connus. Il calcule ses cotes d’après une moyenne des prix de vente sur l’année passée.
  • wine-searcher.com (gratuit) est la référence internationale pour beaucoup de professionnels. Il répertorie tous les marchands dans le monde sur un produit donné. La version payante est très complète alors que la version gratuite est plus légère.
  • winedecider.com (gratuit) : alternative plus légère à wine-searcher.
Aperçu iDealWine Petrus 2018
Aperçu Wine-Searcher Petrus 2018
  • Bio ou conventionnel
  • Les vins bios sont une réelle tendance depuis quelques années. Un véritable marché s’est créé autour des vins bios, biodynamiques et natures.
  • Attention tout de même, car ce sont des vins sensibles, un vin nature sans soufre ajouté nécessitera des conditions de stockage parfaites !

Exemple de vins de garde idéaux pour l’investissement :

  • Château Angélus 2009 (Rouge)
  • Appellation : Saint-Émilion grand cru
  • Classement : 1er grand cru classé A
  • Apogée : 2045 (35 ans)
  • Prix d’achat : 286 €
  • Cote 2022 (iDealWine) : 484 €
  • Plus-value brute : 69 % en 11 ans (soit une rentabilité brute annuelle de 6,2 %)
  • Y de Yquem 2004 (Blanc)
  • Appellation : Bordeaux
  • Apogée : 2030 (25 ans)
  • Prix d’achat : 80 €
  • Cote 2022 (iDealWine) : 192 €
  • Plus-value brute : 140 % en 11 ans (soit une rentabilité brute annuelle de 7,8 %)
  • Chambertin grand cru Leroy 1993 (Rouge)
  • Appellation : Chambertin
  • Classement : grand cru
  • Apogée : 2024 (30 ans)
  • Prix d’achat : 931 €
  • Cote 2022 (iDealWine) : 3770 €
  • Plus-value brute : 305 % en 29 ans (soit une rentabilité brute annuelle de 10,5 %)
Cote iDealWine Chambertin grand cru Leroy 1993

Attention, il n’est pas recommandé d’acheter ses vins en primeurs soi-même chez le vigneron. Sans être un expert, tu risques de ne pas faire le meilleur des choix, il vaut mieux passer par des sites spécialisés pour acheter tes vins d’investissement.

Attention également aux arnaques et contrefaçons, passe systématiquement par des sites connus et de référence, on peut citer :

  • idealwine.com (vins traditionnels et primeurs) : j’en ai parlé à plusieurs reprises, c’est un poids lourd dans le domaine ;
  • vinatis.com (vins traditionnels et primeurs) ;
  • millesima.fr (traditionnels et primeurs) ;
  • lavinia.com/fr-fr/ (traditionnels et primeurs).

Stockage

Chez toi :

  • Tu dois maintenir une température stable et une hygrométrie moyenne à 70 % (pas plus pas moins), pour cela le mieux est d’être équipé d’une cave de vieillissement chez toi.
  • Tu dois faire un suivi assez régulier de tes bouteilles. C’est-à-dire s’assurer que le bouchon ne s’abîme pas (si du vin coule sur la bouteille) et suivre l’évolution du vin (apogée).

Dans un entrepôt professionnel (iDealwine, La Cave, Cavissima, iCave) :

  • Ces services te permettent de stocker ton vin en assurant des conditions de conservation optimales, une traçabilité forte et souvent une assurance anti-casse.
  • Attention : ces sociétés proposent parfois un service de ventes de vins stockés chez eux, mais souvent les vins provenant de « collections privées » — comme toi ici — ne sont pas éligibles, car leur traçabilité n’est pas assurée ! Souvent, seuls les vins achetés chez eux ET stockés chez eux sont éligibles à la vente.
  • Tarifs moyens :
  • Stockage : Entre 0,12 € et 0,25 € TTC/mois/bouteille
  • Assurance : Taux annuel de 0 % à 0,2 % (basé sur le prix d’achat initial)
  • Frais d’entrée : de 0 € à 15 € TTC/référence
  • Frais de livraison : 0 € à 1,50 € TTC/bouteille

Vente

Pour finir, la vente ! Tu peux passer par différentes plateformes, plus ou moins spécialisées, attention aux frais de service ! Puis l’expédition, à ne pas négliger !

Tu peux vendre ton vin sur plusieurs types de plateformes :

  • Maisons d’enchères traditionnelles : Christie’s, Sotheby’s, Artcurial (frais de vente d’environ 40 %, délais de vente moyens supérieurs à 2 mois).
  • Maisons d’enchères en ligne : iDealwine, Cavacave (frais de vente d’environ 20 % + livraison, délais de vente d’environ 2 mois).
  • Courtage d’enchères généralistes : Catawiki, eBay (frais d’environ 10 % + livraison, mais attention aux arnaques).

Petites annonces : Leboncoin (frais quasi nuls + livraison, mais attention aux arnaques).

Passer par un prestataire (achat, stockage, revente)

  • Cavissima :
  • À partir de 100 €/mois (accès à la plateforme d’achat, de revente, de suivi des vins et stockage).
  • Plus-value moyenne (après commission) affichée à 14,3 % (hors frais de stockage, service, assurance et livraison).
  • Frais de stockage : 0,12 € par bouteille et par mois.
  • UWine :
  • Montant minimal d’investissement : 10 000 € sur 2 ans, soit 20 000 €.
  • Frais de gestion : 2 % maximum par an + frais de transport/stockage (2 €/bouteille par an).
  • Rendement affiché de 5-8 % net annuel sur 5 ans.
  • Patriwine :
  • Montant minimal d’investissement : 10 000 €.
  • 18 € HT de frais de stockage/caisse/an.
  • Entre 2 % et 5 % de frais à la revente (entre pros et particuliers).
  • Cavacave :
  • Commission de 5 % sur les enchères.
  • N’accepte pas de lots dont le prix moyen est inférieur à 150 €.
  • Clients à l’international.

🚨 Attention : ces métriques n’étant que rarement publiques, elles sont approximatives et proviennent d’informations trouvées sur internet ou par des retours de clients.

GFV (groupement foncier viticole)

Le Groupement foncier viticole est une société civile régie par la loi du 31 décembre 1970.

Il a pour objet la propriété et l’administration des immeubles et droits immobiliers à destination viticole.

Le Groupement foncier viticole achète des vignes et confie l’exploitation à un viticulteur. La récolte est ensuite répartie entre le viticulteur et le GFV.

Chaque année, l’investisseur perçoit ses dividendes. Aussi, à la revente des parts, il y aura plus-value éventuelle (ou moins-value) selon l’évolution du marché du foncier (prix de l’hectare de vignes).

En moyenne, le rendement des parts de GFV se maintient autour de 1,5 et 3 % par an (hors potentiel de plus-value du foncier à terme).

Crowdfunding viticole

Similaire au crowdfunding immobilier, agricole ou encore dans les énergies renouvelables, le crowdfunding viticole est également possible !

Il s’agit d’investir dans un domaine viticole afin de participer au financement du projet (achat d’hectares de vignes, de barriques, d’une cave, etc.). En contrepartie, l’investisseur perçoit des intérêts sous forme de bouteilles de vin, en euros ou en actions.

Par exemple, on peut citer la plateforme winefunding.com :

  • Ticket d’entrée :
  • Remboursement en vin : à partir de 100 €
  • Remboursement en euros ou en action : à partir de 2000 €
  • Plus-value affichée :
  • Remboursement intégral en vin : 15 à 30 % de réduction sur le prix public
  • Prêt remboursé en euros : 6 à 8 % d’intérêts bruts

IV/ La fiscalité

[JC] En tant que résident fiscal français :

  • Si votre activité est une activité patrimoniale, occasionnelle, celle-ci est encadrée dans la fiscalité du particulier.
  • Par contre si vous en faites une activité professionnelle, dans ce cas il s’agit d’une activité de bénéfice industriel et commercial (BIC).

En tant qu’activité occasionnelle, la vente de vin est assimilée à un bien meuble. Sa vente implique donc un impôt sur la plus-value : IR (19 %) + prélèvements sociaux (17,2 %).

Toutefois, il y a deux mécanismes à connaître :

  1. En dessous d’une vente de 5000 €, vous êtes totalement exonérés d’impôt. Toutefois la définition de « vente » est assez floue : est-ce une exonération portant sur un prix de vente de 5000 € par bouteille, ou bien par lot de bouteilles ?
  2. Un abattement de 5 % par année de détention au-delà de la deuxième année est accordé par l’administration fiscale. La plus-value est donc définitivement exonérée au bout de 22 ans (loi de finances 2014) ;

Attention, comme en matière immobilière, les moins-values ne sont pas prises en compte.

Le cas de la succession :

Toute succession donne lieu au paiement de droits à l’administration fiscale, appelés « droits de succession ». Ils correspondent à un barème de taxation appliqué sur la valeur nette des biens laissés par le défunt, répartis entre les héritiers et les légataires.

Le vin fait donc partie de cette liste d’actifs à prendre en compte dans la succession.

IV/ Quel rôle pour la blockchain dans le vin ?

La blockchain commence à percer dans le domaine du vin, notamment pour assurer la traçabilité des bouteilles : condition de stockage (par exemple, une note globale indiquant si le vin a vécu dans des températures stables tout au long de sa garde), anti-contrefaçon (étiquette NFC unique sur chaque bouteille, propre à chaque revendeur, prouvant le contenu de la bouteille), etc.

Par exemple, on peut citer l’initiative d’iDealWine (encore eux ^^) qui ont créé le produit « Winedex.io » basé sur la blockchain Etherum pour assurer la traçabilité et l’authenticité de leurs vins vendus !

Aperçu du projet Winedex

Il faut savoir qu’on peut aussi acheter du vin avec des NFTs en parallèle. Différentes ventes ont pu se faire dans différentes conditions, dans différents pays et à différentes occasions. Parfois avec l’obtention d’une œuvre d’art unique comprise dans la vente, parfois simplement en vente parallèle.

On peut même acheter du vin avec des cryptomonnaies sur le site de Wine Bottle Club !

[YOANN] Dis donc, je n’ai pas grand-chose à dire aujourd’hui ! Il faut dire qu’en général je choisis mon vin par rapport au design de l’étiquette 🤡. Du coup, yes ! le cas de Wine Bottle Club est un bel exemple d’une utilisation concrète des NFTs. Non seulement le côté traçabilité est intéressant étant donné qu’un NFT est (comme une bouteille de vin) unique et qu’en plus il est facilement échangeable (plus facilement que d’envoyer une bouteille de vin). De plus, l’investissement dans le vin se prête tout à fait à ce bel aspect communautaire qui est bien propre aux NFTs.

Conclusion

[JC] Avec ses rendements plutôt faibles et de fortes contraintes liées à la fragilité du produit et de son caractère très sensible (conservation, apogée, etc.), le vin est un investissement complexe, mais qui s’apprécie particulièrement en tant qu’investissement plaisir, auquel peut s’ajouter un petit rendement.

[YOANN] Wow ! J’ai appris tellement de choses aujourd’hui et j’espère que vous aussi. Cette édition était particulièrement longue, mais tellement complète ! Un énorme merci à JC !

Pour vous abonner à la newsletter La Petite Cave de JC :

That’s it! J’espère que cette nouvelle édition vous a plu.

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